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Chose promise... Voici les photos du concert de l'ICP Orchestra au CC Maasmechelen de ce 13 juin 2009.
Un concert tout en subtilités où les pièces d'ensemble originales ont alterné avec les classiques reprises de Monk, et où les pièces plus intimistes avec deux ou trois musiciens ont fait la place aux improvisations. Qu'on ne se trompe pas, il ne s'agit pas ici de jazz cliché saupoudré d'improvisation sauvage. Le groupe joue sur plusieurs registres : bien sûr les reprises, bien sûr l'improvisation, mais aussi l'écriture.
En effet, même si la volonté de Mengelberg de rester dans l'instant composing a poussé Breuker (co-fondateur du groupe avec Mengelberg et Bennink) à quitter la formation (car il voulait des thèmes écrits et des répétitions), il y a bien des morceaux composés et écrits, par Mengelberg notamment, en témoignent ces chevalets présentants alternativement des partitions et des notes de jeu illisibles pour l'irréductible non lecteur de musique que je suis. A quel degré sont respectés ces feuillets, comment ont-ils été présentés aux musiciens, combien de temps avant le concert? De répétitions il n'y a pas eu, ce serait contraire au principes du groupe, mais ce qui est certain, c'est que la sauce prend. Il faut rappeler que le groupe existe depuis 1967 et qu'une majorité des membres actuels est fixe depuis 25 ans, c'est dire si ils savent où ils vont. Un des aspects fascinant dans ce type de formation est l'aspect "répétition grandeur nature" de chaque concert-réunion, pas avec le but de sortir un album de 12 chansons tristes et plates, banales et linéaires jusqu'à l'ennui, répétées et révisées pour pouvoir les jouer comme on applique un tampon, comme tout groupe de pop qui se respecte, mais plutôt celui de connaître la prochaine escale de leur oeuvre commun.
Le concert en lui-même, divisé en deux parties pour une durée de presque deux heures, a exploré tous les axes de jeu possibles, chaque musicien apportant son talent propre. Han Bennink, de son style inimitable, facétieux, mais toujours impeccable et précis n'a jamais l'air de diriger qui que ce soit, et bien au contraire de suivre, il enveloppe ou plutôt entoure tous les autres musiciens, alternant un jeu des plus rigoureux à une spontanéité pleine de contrastes. Misha mengelberg, depuis son piano, décompose le matériau sonore, le fragmente, et de manière discrète mais terriblement présente, expose et explose les clichés du jazz, qu'il entremêle à diverses trouvailles sonores moins immédiatement identifiables. De son air affable, il n'hésite pas à quitter son poste pour se servir un café, rester contemplatif deux minutes, pour finalement poser un discours surréaliste à la fin du concert. Tristan Honsinger, de son côté, harasse son violoncelle, crée des effets difficilement associables à son instrument, crisse, siffle, chante, crie, et dirige le groupe à grand renfort spectaculaire le temps d'un morceau (voir ici). Il y aurait encore beaucoup à dire sur chaque autre instrumentiste, tant il y a de niveaux de (re) lecture. Le résultat est étonnant, on arrive avec une idée de l'ICP, on en ressort en ne pouvant pas expliquer à ses amis à quel type de concert on a assisté. On pourrait encore parler des reprises et des hommages facétieux, on pourrait parler des heures du type et du degré d'improvisation, on pourrait décrire les séquences de passes d'armes entre musiciens, tel ou tel solo... Oui, on pourrait, mais on va surtout conseiller de ne pas manquer l'ICP Orchestra la prochaine fois qu'il est de sortie. Prochaine étape pour les plus dynamiques : le Bimhuis d'Amsterdam pour un quadruple concert ces 2, 3, 4 et 5 Septembre prochain.
En bonus : un concert enregistré au Guelph Jazz Festival. Le set complet de photos.
Un concert tout en subtilités où les pièces d'ensemble originales ont alterné avec les classiques reprises de Monk, et où les pièces plus intimistes avec deux ou trois musiciens ont fait la place aux improvisations. Qu'on ne se trompe pas, il ne s'agit pas ici de jazz cliché saupoudré d'improvisation sauvage. Le groupe joue sur plusieurs registres : bien sûr les reprises, bien sûr l'improvisation, mais aussi l'écriture.
En effet, même si la volonté de Mengelberg de rester dans l'instant composing a poussé Breuker (co-fondateur du groupe avec Mengelberg et Bennink) à quitter la formation (car il voulait des thèmes écrits et des répétitions), il y a bien des morceaux composés et écrits, par Mengelberg notamment, en témoignent ces chevalets présentants alternativement des partitions et des notes de jeu illisibles pour l'irréductible non lecteur de musique que je suis. A quel degré sont respectés ces feuillets, comment ont-ils été présentés aux musiciens, combien de temps avant le concert? De répétitions il n'y a pas eu, ce serait contraire au principes du groupe, mais ce qui est certain, c'est que la sauce prend. Il faut rappeler que le groupe existe depuis 1967 et qu'une majorité des membres actuels est fixe depuis 25 ans, c'est dire si ils savent où ils vont. Un des aspects fascinant dans ce type de formation est l'aspect "répétition grandeur nature" de chaque concert-réunion, pas avec le but de sortir un album de 12 chansons tristes et plates, banales et linéaires jusqu'à l'ennui, répétées et révisées pour pouvoir les jouer comme on applique un tampon, comme tout groupe de pop qui se respecte, mais plutôt celui de connaître la prochaine escale de leur oeuvre commun.
Le concert en lui-même, divisé en deux parties pour une durée de presque deux heures, a exploré tous les axes de jeu possibles, chaque musicien apportant son talent propre. Han Bennink, de son style inimitable, facétieux, mais toujours impeccable et précis n'a jamais l'air de diriger qui que ce soit, et bien au contraire de suivre, il enveloppe ou plutôt entoure tous les autres musiciens, alternant un jeu des plus rigoureux à une spontanéité pleine de contrastes. Misha mengelberg, depuis son piano, décompose le matériau sonore, le fragmente, et de manière discrète mais terriblement présente, expose et explose les clichés du jazz, qu'il entremêle à diverses trouvailles sonores moins immédiatement identifiables. De son air affable, il n'hésite pas à quitter son poste pour se servir un café, rester contemplatif deux minutes, pour finalement poser un discours surréaliste à la fin du concert. Tristan Honsinger, de son côté, harasse son violoncelle, crée des effets difficilement associables à son instrument, crisse, siffle, chante, crie, et dirige le groupe à grand renfort spectaculaire le temps d'un morceau (voir ici). Il y aurait encore beaucoup à dire sur chaque autre instrumentiste, tant il y a de niveaux de (re) lecture. Le résultat est étonnant, on arrive avec une idée de l'ICP, on en ressort en ne pouvant pas expliquer à ses amis à quel type de concert on a assisté. On pourrait encore parler des reprises et des hommages facétieux, on pourrait parler des heures du type et du degré d'improvisation, on pourrait décrire les séquences de passes d'armes entre musiciens, tel ou tel solo... Oui, on pourrait, mais on va surtout conseiller de ne pas manquer l'ICP Orchestra la prochaine fois qu'il est de sortie. Prochaine étape pour les plus dynamiques : le Bimhuis d'Amsterdam pour un quadruple concert ces 2, 3, 4 et 5 Septembre prochain.
En bonus : un concert enregistré au Guelph Jazz Festival. Le set complet de photos.
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Supers photos ! Bravo !
RépondreSupprimerSupers photos ! Bravo !
RépondreSupprimerVery nice Photos. With the black background it makes stunning
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